Hemda a plus de quatre-vingts ans. À l'hôpital de Jérusalem, dans un état de semi-conscience, elle évoque ses souvenirs : élevée dans un kibboutz, entre un père trop exigeant et une mère absente, elle souhaitait écrire, mais s'est résignée à une vie de femme mariée et de mère. À leur tour, son fils et sa fille vivent des alliances contraintes ou de hasard, mais ils sont passionnément attachés à leurs enfants (« ce qui reste de nos vies »). Ils s'efforcent de réorienter leur existence tout en veillant sur leur mère mourante : l'un quitte sa femme, l'autre se lance dans une procédure d'adoption? La saga familiale est ici prétexte à un long monologue de l'auteur (Thèra, NB avril 2007) sur le vécu de trois générations d'Israéliens pris dans des situations difficiles. L'adoption est le seul aspect positif d'un ouvrage qui suinte la tristesse et le poids étouffant du passé. L'analyse psychologique des personnages est fine, très détaillée et l'écrivain insiste sur le passage du temps qui rend caducs des engagements qu'ils croyaient définitifs. On se lasse toutefois du style décousu, mélange de récit et de dialogues, et on n'est pas vraiment séduit par ces sombres héros. (source : les-notes.fr)