À six ans, Farah rejoint avec ses parents la « Liberty House », petite communauté d’où sont bannis portables, internet et téléviseurs et où se pratiquent sans modération amour libre, naturisme, végétarisme et addictions diverses. À la puberté, Farah se transforme progressivement en garçon : ce n’est pas un obstacle pour vivre une relation torride et désirée avec Arcady, le « gourou ». Mais ce monde lui devient vite étroit. Elle choisit de partir avant que ne disparaissent ses illusions naïvement généreuses. En faisant de Farah la narratrice, Emmanuelle Bayamack-Tam (Je viens, NB mai 2015) nous entraîne dans le monde fou d’une sorte de secte, même si ce mot est banni, avec turpitudes, déviances… et où la prétendue liberté individuelle se heurte à la toute puissance d’un chef. Elle pimente le récit des problèmes d’identité de l’héroïne qui, hermaphrodite, goûte à des aventures sexuelles variées. L’écriture, systématiquement « jeune », avec un vocabulaire très cru, peut agacer, mais elle est aussi pleine d’humour et d’énergie, impitoyable pour le monde adulte qui n’a pas le courage d’affronter la vie et s’en remet à un chef, forcément suspect. Un roman original et déjanté qui peut ne pas plaire à tout le monde. (L.D. et M.-C.A.) (source : les-notes.fr)